Résoudre la faim dans le monde avec 10 % de la nourriture qui n’est jamais mangée
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Format différent aujourd’hui, j’espère qu’il vous plaira ! Comme vous le savez sûrement, je lis souvent. Très souvent. Un livre tous les 5,66 jours (ma liste de lecture 2021 en stories ici). Ayant trouvé une technique pour “ne jamais lire un mauvais livre”, j’enchaîne les petites pépites. La dernière en date : La Théorie du donut de Kate Raworth
Je me suis dit que cela pourrait être intéressant de vous faire un condensé des meilleurs passages surlignés dans le livre. Surtout que le sujet du livre me tient à coeur. Il aborde 7 nouvelles façons de voir notre économie et par correction notre planète.
Soyons honnête, notre économie est en panne.
Elle n'a pas su prévoir les crises financières qui ont ébranlé les fondements de nos sociétés. Elle continue à créer un monde dans lequel l'extrême pauvreté persiste alors que la richesse des super-riches augmente d'année en année. Mais surtout, elle dégrade le monde vivant à une vitesse folle, menaçant notre survie à tous.
Kate Raworth propose une vision différente avec “la théorie du donut”( cf photo). Au lieu de continuer à piloter notre société avec un sytème qui détruit notre planète et augmente les inégalités, ce donut (ou bouée de sauvetage) combine le concept de frontières planétaires avec le concept complémentaire de frontières sociales.
Pour faire simple, le trou central du modèle représente la proportion de personnes qui n'ont pas accès aux éléments essentiels pour vivre correctement (soins de santé, éducation, équité, etc.) tandis que la “croûte écologique” représente les plafonds écologiques (frontières planétaires) qu'il ne faut pas dépasser pour la survie de tous.
Dans ce modèle, une économie est considérée comme prospère lorsque les douze fondements sociaux sont satisfaits sans dépasser aucun des neuf plafonds écologiques. Je ne vais pas vous spoiler, mais on est dans le rouge depuis plusieurs années sur pratiquement tous les indicateurs…
54 passages surlignés sur 446 pages
Voici un condensé des éléments qui ont provoqué une émotion (négative ou positive) à leur lecture. Vous trouverez mes commentaires en gras. N’hésitez pas à me laisser votre feedback sur ce nouveau format ou si vous souhaitez échanger sur le sujet !
« Ce n’est pas en combattant la réalité existante que l’on fait changer les choses. Pour qu’une chose change, il faut construire un nouveau modèle, qui rend le modèle existant obsolète ».
Buckminster Fuller
Au cours des soixante dernières années, le bien-être humain a connu des avancées spectaculaires.
L’enfant moyen né sur la planète Terre en 1950 pouvait s’attendre à vivre tout juste 48 ans ; aujourd’hui, le même enfant peut espérer aller jusqu’à 71 ans.
Rien que depuis 1990, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté monétaire extrême, moins de 1,90 dollar par jour, a diminué de plus de moitié.
Plus de 2 milliards d’individus ont pour la première fois obtenu l’accès à l’eau potable et à des toilettes. Le tout, alors que la population humaine a augmenté de près de 40 %.
Les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Et le reste de l’histoire est moins positif, bien sûr.
Des millions de gens vivent encore dans un dénuement extrême.
Sur l’ensemble de la planète, 1 personne sur 9 ne mange pas à sa faim.
En 2015, 6 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts, dont plus de la moitié à cause de maladies faciles à traiter, comme la diarrhée ou le paludisme.
Deux milliards d’êtres humains vivent avec moins de 3 dollars par jour, et plus de 70 millions de jeunes ne parviennent pas à trouver un emploi.
L’inégalité a pris des proportions incroyables : en 2015, les 1 % les plus riches détiennent plus de richesse que la totalité des 99 % restants
La température moyenne mondiale a déjà augmenté de 0,8 °C, et nous sommes bien partis pour une hausse de près de 4 °C, d’ici 2100, ce qui se traduirait par des phénomènes d’une ampleur et d’une intensité telles que l’humanité n’en a encore jamais connu (inondations, sécheresses, ouragans, hausse du niveau des mers)
Environ 40 % des terres agricoles de la planète sont aujourd’hui sérieusement dégradées, et, d’ici 2025, 2 personnes sur 3 vivront dans des zones de stress hydrique.
En attendant, plus de 80 % des zones de pêche sont exploitées au maximum, ou surexploitées, et une benne de déchets plastiques est déversée chaque minute dans l’océan. À ce rythme, il y aura plus de plastique que de poissons dans la mer en 2050
La première partie du livre pose le constat et permet de se rendre compte de la situation dans laquelle nous sommes. Lorsque l’on vit dans le confort d’une grande ville européenne, il est dur de se rendre compte de tout cela. Ces chiffres sont à prendre de manière factuelle et doivent être une source de motivation pour changer (plutot qu’une excuse pour déprimer)
“On nous persuade, nous, les gens, de dépenser de l’argent que nous n’avons pas, dans des choses dont nous n’avons pas besoin, pour susciter des impressions qui ne dureront pas chez des gens dont nous nous fichons”
Tim Jackson
La consommation alimentaire est également très déséquilibrée. Environ 13 % des êtres humains souffrent de malnutrition. Combien de nourriture faudrait-il pour satisfaire leurs besoins caloriques ? Tout juste 3 % de la production alimentaire mondiale. Pour restituer cette information dans son contexte, de 30 à 50 % de la nourriture mondiale se perd après les récoltes, gaspillée dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, ou laissée dans les assiettes et mise à la poubelle Il serait possible de résoudre le problème de la faim dans le monde avec seulement 10 % de la nourriture qui n’est jamais mangée.
C’est hallucinant, lorsqu’on y réfléchit deux secondes, de savoir qu’une partie de la population meurt de faim chaque jour alors qu’une autre partie de la planète meurt à cause d’une sur-consommation alimentaire (100 000 à 400 000 morts par an aux Etats-Unis sont dues à l'obésité - source)
Premièrement, au lieu d’être étroitement guidés par l’intérêt personnel, nous sommes des êtres sociaux, soucieux de réciprocité. Deuxièmement, nous avons des valeurs fluides au lieu de préférences fixes. Troisièmement, loin d’être isolés, nous sommes interdépendants. Quatrièmement, plutôt que de calculer, nous nous livrons à des approximations. Et cinquièmement, loin d’avoir la mainmise sur la nature, nous sommes profondément inscrits dans le réseau de la vie.
Tout comme la phrase “je fais ce que je veux” est devenu compliqué de nos jours. On ne peut plus “faire ce que l’on veut” dans un monde où les actions de chacun mettent en péril la survie de tous.
L’Homo sapiens est l’espèce la plus coopérative de la planète, surpassant les fourmis, les hyènes et même le rat-taupe nu lorsqu’il s’agit de vivre aux côtés de ceux qui ne sont pas de notre famille immédiate.
Si on est plus coopératif que le rat-taupe, alors moi je dis chapeau !
la théorie de la complexité nous enseigne que les grands événements sont la manifestation de tendances sous-jacentes qui finissent par converger : ils reflètent un changement qui s’est déjà produit à l’intérieur du système.
Orit Gal
Voici qui devrait faire retentir le signal d’alarme : au début du XXIe siècle, nous avons transgressé au moins quatre limites planétaires, des milliards d’individus vivent encore dans un dénuement extrême, et les 1 % les plus riches possèdent la moitié de la richesse financière du monde. Ce sont les conditions idéales pour nous pousser vers l’effondrement. Si nous voulons éviter un tel sort pour notre civilisation planétaire, nous avons clairement besoin d’une transformation, que l’on peut résumer ainsi : L’économie d’aujourd’hui est dégénérative et pratique la division par défaut. L’économie demain doit être régénérative et pratiquer la distribution à dessein.
En parlant d’effondrement, un autre sujet passionnant, plus connu sous le nom de “Collapsologie”. Je vous recommande fortement ces deux livres : Comment tout peut s'effondrer. Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes & Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité. Attention, une fois que vous avez pris la pilule rouge, vous ne verrez plus le monde de la même façon !
Quel genre de monnaie pourrait alors être aligné sur le monde vivant afin de promouvoir l’investissement régénératif plutôt que l’accumulation infinie ? Une possibilité serait une monnaie à surestarie, coût modique associé à la possession d’argent : plus on la garde longtemps, plus elle tend à perdre de la valeur au lieu d’en gagner. Le fait que « surestarie » est un mot rare montre à quel point nous sommes habitués à l’escalator financier continu, comme si nous connaissions la notion de « vers le haut », mais pas de « vers le bas », de « plus » mais pas de « moins ». Le mot « surestarie » est intéressant car il pourrait avoir sa place dans l’avenir financier.
Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris de cette idée, mais avoir une monnaie qui se déprécie avec le temps et t’oblige à la re-investir dans le système, sonne plutôt bien ! Cela empêcherait (peut être) d’avoir toute la richesse du monde concentrée sur quelques personnes et permette une meilleur répartition non ?
Allez, je vais m’arrêter là pour ce premier essai ! J’espère que cette newsletter vous aura donné envie de lire ce livre passionnant. Je dois l’avouer, il est “dense” et difficile à digérer en une semaine.
Pour le commander, cliquez ici ci-dessous :
UN TEDX À REGARDER (attentivement)
Why it's time for 'Doughnut Economics' | Kate Raworth | TEDxAthens
UNE CITATION À PARTAGER
“Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. “ - Kenneth E. Boulding
Résoudre la faim dans le monde avec 10 % de la nourriture qui n’est jamais mangée
Super format super idée !