Timeleft : de 0 à 1 million d'euros de revenus mensuels en 10 mois
1% better every day - DailyMax #173
Ce post linkedin vient de faire +200,000 vues, alors je me dis qu’il mérite peut-être une newsletter pour vous raconter la backstory de l’incroyable performance de Timeleft.
Il a fallu 3 ans et 4 pivots à Timeleft pour gagner (littéralement) notre premier euro.
Mais seulement 7 mois supplémentaires pour atteindre 1M€ de MRR.
Et encore 7 mois de plus pour atteindre 10M€ de MRR.
On est en route pour viser les 25M€ en 2025
Notre vision est celle d’un monde où chacun se réveille le matin avec un ami à voir. Dans ce monde de plus en plus isolé, nous avons décidé de nous battre en proposant un concept simple et novateur, diamétralement opposé à tout ce qui existe jusqu’à présent : réunir des inconnus autour de tables de restaurants pour partager un dîner et des moments de connexion authentiques.
Avant de vous expliquer pourquoi cela fonctionne si bien, laissez-moi vous expliquer pourquoi cela n’a pas marché pendant 3 ans. Littéralement 36 mois sans gagner un seul euro.
Avril 2020 : première idée
Alors que je vivais ma plus belle vie à l’autre bout du globe, mes amis se retrouvaient enfermés chez eux à cause du Covid. L’ambiance pesante et déprimante qui s’installait m’a poussé à réagir. J’ai décidé de rappeler mon ancien head of growth (de chez minutebuzz), Adrien, pour lui demander de m’aider à sortir un MVP de ce qu’on aurait pu appeler une "bucket-list plateforme".
5 000 rêves récoltés plus tard, on se disait qu’on tenait peut-être quelque chose.
Septembre 2021 : premier pivot
Après un an d’essais infructueux, nous avons décidé de profiter d’un marché financier favorable post-Covid pour lever des fonds sur une nouvelle idée : une app de rencontre “non dating” basée sur des rêves communs.
Simple comme bonjour : vous swipiez des rêves chaque jour et étiez matché avec d’autres utilisateurs partageant les mêmes envies.
Avec 2M$ en poche (levée de fonds “seed”), nous sommes partis aux US, poursuivant le rêve américain. Six mois plus tard, je rentrais le moral dans les chaussettes. Personne ne nous attendait là-bas et notre produit n’intéressait que nous. On recommence tout à zéro.
Mai 2022 : deuxième pivot
Si les rêves étaient trop vagues, pourquoi ne pas connecter les gens autour d’activités concrètes en ville ? Nous avons lancé l’idée depuis Lisbonne. Tout semblait plus simple sur le papier.
Mais très vite, nous avons découvert deux choses :
Notre incapacité à recruter une équipe tech solide.
La difficulté des rencontres "à deux", où les femmes ne se sentaient pas en sécurité car les hommes n’avaient qu’une idée en tête…
Après 10 mois, nous avons abandonné.
Janvier 2023 : troisième pivot
Frustrés par les options de rencontre classiques, nous avons voulu inventer quelque chose de simple, léger et non orienté "dating".
On se dit que le seul moyen de casser la “dating vibe” est de faire des rencontres en groupe. Fatigués de pivoter et franchement à bout de souffle, on tente une dernière idée avec la petite équipe actuelle : faire des rencontres en groupe autour d’activités en ville.
On se rend compte que c’est impossible de scaler cette idée, qu’il faudrait des millions d’utilisateurs avant de pouvoir gagner notre vie. Mais je remarque quelque chose qui changera le cours de l’histoire de Timeleft : dès qu’on met des photos des gens, on est obligatoirement dans le jugement et dans les attentes.
Avril 2023 : quatrième pivot et dernière chance
Revenus à juste 2 cofondateurs, il nous reste 9 mois de cash devant nous. Cela fait 3 ans qu’on essaye. Nos investisseurs n’y croient plus et nous demandent même de rendre les quelques sous qu’il reste sur le compte. On aura une discussion franche à ce moment-là avec Adrien : est-ce qu’on veut continuer à essayer ? Est-ce qu’on veut continuer ensemble ? Et si oui, qu’est-ce qu’on ne veut plus ?
Je me souviens très bien de nos contraintes :
On veut une idée qu’on peut lancer en moins de 2 semaines, sans avoir besoin de qui que ce soit, et encore moins d’une équipe tech.
On veut gagner de l’argent. Après 3 ans sans un seul euro, notre moral est à zéro. Il faut que les gens payent, fini les concepts gratuits.
Cela doit être en groupe, autour d’une activité que tout le monde aime, et on n’affichera pas les profils des autres users.
3 semaines plus tard, le 3 mai 2023, on fait notre premier dîner Timeleft. On est 4 tables de 6 inconnus répartis dans la ville. Adrien est à une table, moi à une autre. Ce fut une évidence qu’on tenait un concept cool ! Et surtout, on a généré 110 euros de ventes cette semaine-là ! Rendez-vous compte…. 110 euros !
Octobre 2023 : on lance Paris, Marseille et Porto.
Le concept marche. Il est complètement bootstrapé avec un Typeform, un WhatsApp Business et un compte Stripe. Je fais le matching manuellement des groupes pendant les 3 premiers mois, puis on passe sur une technologie “low-code” avec un petit algorithme maison pour automatiser le tout.
On est à 300 personnes chaque mercredi soir, réparties sur les 4 villes. On avoisine les 20 000 euros de chiffre d’affaires. Mais on est face à deux problèmes de taille :
On imprimait des questions sur papier (voir photo ci-dessous) et on allait voir chaque midi tous les restaurants qu’on bookait pour s’assurer qu’ils comprenaient ce qu’ils avaient à faire, à savoir attribuer une table 1 et une table 2.
Avec le budget ADS, on ne gagnait pas assez pour couvrir les dépenses de la société. En gros, notre mort ne serait pas rapide mais lente. On pouvait tenir jusqu’à fin mars 2024.
Poussés par la peur de mourir, on développe rapidement une petite app mobile low-code et on y met les informations nécessaires pour l’expérience, puis on fait le grand saut. On book des restaurants sans y aller, juste en leur expliquant qu’il nous fallait deux tables distinctes et que les gens paieraient leur addition à la fin.
Le jour J, je passe la soirée à regarder notre WhatsApp Business. Pas de problème, personne ne se plaint. Le lendemain, j’appelle des restaurants pour comprendre ce qu’il s’est passé, et là, révélation : on n’a pas besoin d’être géographiquement dans une ville pour déployer Timeleft.
1er janvier - 1er décembre 2024 : décollage immédiat
En moins d’un an, nous avons :
Ouvert +300 villes dans 65 pays.
Traduit l’app en 18 langues et pris en charge 30 monnaies.
Élargi l’équipe de 4 à 70 collaborateurs dans le monde.
Aujourd’hui, Timeleft c’est :
18,000 participants chaque semaine.
1,2M€ de CA en novembre (+48x en 1 an).
Une croissance organique explosive avec 400 articles presse et TV et bientôt 1M de followers Instagram.
FUCKING INSANE ! En écrivant cette newsletter, je m’en rends compte, de cette incroyable année !
Pourquoi Timeleft est un succès ?
Chez Timeleft, nous avons créé quelque chose d'extraordinaire : un mouvement qui va au-delà de la technologie et répond à un besoin fondamental : la connexion humaine.
La solitude n’est pas le problème, mais la conséquence d’un problème plus profond : le manque de connexion entre les individus dans la vie réelle. Le nombre d’amis que nous avons autour de nous fond comme neige au soleil. Notre société est devenue de plus en plus isolée, en grande partie à cause des nouvelles tendances qui nous poussent à rester scotchés à nos écrans ou enfermés chez nous.
Timeleft propose une solution simple : se retrouver chaque mercredi autour d’un groupe de personnes que vous ne connaissez pas pour partager un bon moment, quelles que soient vos attentes. J’estime que la recette du succès repose sur des éléments simples, que j’ai tenté d’expliquer récemment à un journaliste.
Voici les points clés :
Simple, universel et multiculturel
"Nous ne compliquons pas les choses. Timeleft est un produit simple : vous réservez une place, allez au restaurant et rencontrez de nouvelles personnes. Tout le monde sait comment dîner – c’est universel et profondément humain."
Notre produit répond à des besoins simples et universels, offrant des interactions réelles dans un monde saturé d’applications et d’écrans. Ce qui m’étonne encore aujourd’hui, c’est que nos dîners fonctionnent à travers des cultures aussi diverses que celles du Japon et des États-Unis, et cela dans toutes les catégories d’âge.
L'importance du bon timing
"La société a besoin de connexion humaine hors ligne. Un bon timing et une approche audacieuse dans notre expansion ont fait toute la différence."
Timeleft répond à un besoin sociétal urgent : lutter contre la solitude. Dans un monde où l'isolement est accentué par le télétravail et les réseaux sociaux, nous avons rendu la socialisation accessible et naturelle. Nous avons clairement bénéficié de la mise en lumière de ce problème sociétal, cette "nouvelle pandémie" qui frappe nos sociétés. Nous avons su surfer sur cette vague en adoptant une stratégie de "Blitzscaling" pour prendre la première place dans tous les pays.
Redéfinir les indicateurs de succès
"Nous ne mesurons pas notre succès par le temps passé dans l’app ou de clics. Pour nous, c’est le nombre de personnes qui se rencontrent et créent des liens qui compte."
Contrairement aux plateformes traditionnelles, notre objectif n'est pas de garder les gens collés à une application, mais de favoriser des interactions sociales réelles et durables. J’ai eu une révélation lorsqu’un concurrent m’a parlé avec des termes comme "DAU" ou "Temps passé dans l’app", issus de l’univers du gaming ou des réseaux sociaux. Ces notions sont exactement ce que nous combattons : encourager les gens à lâcher leurs téléphones pour être ensemble.
La magie d’un dîner
"Un dîner n’est pas juste une table pour six ; c’est une succession de moments – se saluer, se connecter, partager – que nous optimisons étape par étape."
Pour moi, le dîner est la meilleure "technologie" au monde pour connecter les gens à grande échelle. Le dîner assis dans un restaurant force les gens à prendre le temps de se connaître et leur offre un espace sûr pour échanger. Bien sûr, il comporte des composantes perfectibles, comme les 15 premières minutes ou le moment de l’addition. Chez Timeleft, nous perfectionnons continuellement l’expérience pour que chaque dîner soit fluide et mémorable.
Un impact réel dans la vie des gens
"Un de mes plus grands moments de fierté ? Voir mon père de 72 ans, après des années d'isolement, se faire un ami lors d’un dîner Timeleft."
Timeleft ne se résume pas à une startup ; c’est une révolution qui transforme des vies – y compris la mienne. Mon père souffrait de solitude et de dépression chez lui, après un accident cérébral il y a 3 ans. J’avais tout essayé pour le faire sortir de la maison et rencontrer du monde, seule véritable solution selon moi. Ce n’est que cet été qu’il a enfin participé à son premier dîner Timeleft et qu’il a trouvé une amie ! Il y retourne chaque mois maintenant.
Nous avons été témoins d'innombrables histoires d’amitiés et de connexions nées autour des tables Timeleft, allant des histoires d’amour aux grandes amitiés.
Notre vision : inconnus aujourd’hui, amis demain
"La première étape était d'aider les inconnus à se rencontrer. Ensuite, nous aiderons ces liens à se renforcer pour que Timeleft fasse partie intégrante de la vie sociale de nos utilisateurs."
Et demain ? Notre mission dépasse les premières rencontres. Nous aspirons à construire un écosystème où Timeleft est un pilier pour créer, approfondir et entretenir des amitiés. Début décembre, une nouvelle app avec un design revisité sera lancée. Et début janvier, un tout nouveau produit verra le jour ! Stay tuned.
"Nous imaginons un monde où chacun se réveille chaque matin avec un ami à voir – c'est cela notre raison d’être."
Ce n’est pas qu’un slogan, c’est notre vocation. Timeleft construit un futur où créer des connexions sociales significatives est aussi simple que de réserver un dîner.
À chaque table que nous remplissons et chaque amitié que nous inspirons, nous redéfinissons ce que signifie se connecter dans le monde d’aujourd’hui. Merci à chaque membre de l’équipe pour rendre cette vision possible. Ensemble, nous ne bâtissons pas seulement une entreprise – nous sommes une véritable révolution !
Si vous n’avez pas encore testé, cliquez vite ici : Timeleft.com
Si vous voulez rejoindre le mouvement de l’intérieur, écrivez-moi ici !
Quel parcours, bravo !!!