Hyrox Pro : 60 entraînements en 4 mois pour finir dans le TOP 30 (40+ ans) à Paris
1% better every day - DailyMax #176
Hier, au Grand Palais à Paris, je suis devenu un "Hyrox Pro" avec un temps de 78 minutes, me classant dans le TOP 15% mondial des 40-49 ans.
Ce nouveau challenge sportif arrive à peine 6 mois après mon Ironman. Laissez-moi vous expliquer pourquoi j'enchaîne chaque année des défis sportifs plus fous les uns que les autres — et surtout sans vraiment de suite logique.
Parce que je ne crois pas en la motivation
Il y a des muscles que l'on peut muscler, comme ses biceps ou ses mollets. Mais il y a aussi des muscles cérébraux qu’on peut renforcer : la discipline, la rapidité de réflexion.
En revanche, je ne pense pas que la motivation soit quelque chose qu’on peut muscler. Et c’est ça qui induit tout le monde en erreur. Votre motivation est souvent ce qui vous empêche d’avancer ou d’arriver là où vous voulez. Et c’est normal — chez moi aussi. Votre motivation est généralement proportionnelle à ce que vous êtes capables de faire.
Prenons un exemple : quelqu’un qui court un marathon tous les jours. Vous vous dites qu’il a une volonté surhumaine ? Non. C’est juste que son corps est prêt, son cerveau est habitué, sa machine est bien huilée. Il ne lui faut pas de motivation pour faire un truc qui est devenu facile. Comme vous n’en avez pas besoin pour marcher 500 mètres. Ce n’est pas la motivation qui grandit, c’est juste que le niveau de difficulté perçu diminue.
Parce que je ne mise pas sur ma motivation
Donc au lieu d’essayer de renforcer ma motivation, j’ai appris à m’en passer. Je construis un système qui n’en dépend pas. Et ce système commence toujours par la même chose : une date dans le calendrier.
Pas une envie, pas une résolution. Une date. Un ticket. Un rendez-vous auquel je ne peux pas me dérober.
"Je veux perdre du poids" ? Non. "Je vais courir le semi-marathon de Paris dans 9 mois."
"Je veux apprendre à courir longtemps" ? Non. "Je m’inscris à mon ironman à Lisbonne dans 12 mois"
Peu importe le format, tant qu’il est réel. Parce que ça change tout. Ça crée une tension dans votre quotidien, une direction, un compte à rebours.
C’est exactement ce que j’ai fait cette année : objectif Hyrox Pro en moins de 80 minutes. Un objectif clair, mesurable, exigeant. Un objectif qui m’oblige à structurer mes semaines, à caler mes entraînements dans mon agenda, à ne pas lâcher quand j’en ai marre. Et surtout : un objectif qui me transforme.
Je vous conseille de faire pareil. Pas besoin de motivation. Prenez un engagement avec vous-même. Et encore mieux : faites-le avec un(e) ami(e). Ça vous rendra mutuellement responsables. Et vous verrez que vous n’avez pas besoin de vous sentir inspiré tous les jours. Vous avez juste besoin de continuer.
Parce que vous ne savez pas ce dont vous êtes capable
Parce que la vérité, c’est qu’on n’a aucune idée de ce dont on est capable. J’aurais jamais imaginé grimper le Mont Blanc, courir 100 bornes en 12 heures, monter sur un ring devant 400 personnes, devenir Ironman… Et pourtant je l’ai fait. Et je vous jure que je n’étais pas plus prêt que vous la première fois.
Ce qui vous paraît impossible aujourd’hui le restera… jusqu’au moment où, à force d’avancer, il devient juste difficile. Puis faisable. Puis évident.
Ma vraie leçon, c’est celle-ci :
Ce qui est impossible pour vous aujourd’hui l’est sûrement. Mais si vous avancez un pas chaque jour vers cet objectif, l’impossible deviendra possible.
4 mois d’entraînement pour faire 78 minutes à mon premier Hyrox
Tout commence par un super cadeau d’anniversaire de mon pote Tuhan, qui, sous les bons conseils de mon ami Mikki, m’a pris un ticket pour l’Hyrox de Paris, en catégorie Pro. Je reçois donc mi-décembre la bonne surprise dans ma boîte mail.
Je suis content, car j’étais justement à la recherche d’un nouveau défi. Et je voyais de plus en plus de gens participer à ce nouveau sport dont tout le monde parle. La date est fixée : 18 avril 2025, au Grand Palais. J’ai donc environ 120 jours pour me préparer.
Ma première étape, c’est de tester les mouvements de base. Le 19 décembre 2024, je fais un entraînement simple : burpees, frog jumps, 200m de farmer carry (2 x 24 kg). Je mets 48 minutes à terminer. Je suis déstabilisé, après des mois passés à courir, nager et faire du vélo. Rien à voir.
Deuxième étape : trouver où m’entraîner. Et là, bonheur total — je découvre que la salle R2 Vendôme (dont je suis actionnaire) a pris un virage Hyrox sérieux, avec tout le matos adapté. Je fonce prendre un abonnement de 6 mois.
Troisième étape : libérer mon agenda. J’organise mes journées pour m’entraîner 6 fois par semaine, tous les jours de 15h à 17h. C’est devenu mon créneau non négociable. Résultat: 60 entrainements en 4 mois > voir la liste complète ici.
Quatrième étape : trouver un coach. Parce que quand tu veux performer, tu n’as pas de temps à perdre. Je croise Joffrey à R2, qui m’explique qu’il est devenu numéro 1 français. Parfait. Je prends 10 sessions d’1 heure avec lui, réparties sur les 10 semaines qui me séparent de l’épreuve. Il me donne des conseils concrets sur tous les mouvements, et surtout, il m’aide à structurer mon plan d’entraînement.
C’est là que je comprends un truc fondamental : Hyrox, c’est avant tout de la course à pied. Oui, les stations sont intenses (push sled, lunges avec 30 kg, etc.), mais une grosse partie du classement se joue sur la piste. Si tu ne cours pas sous les 4:30/km, tu ne peux pas espérer un bon temps. Tu ne compenseras jamais sur les stations ce que tu perds en run.
Et puis, mi-mars, je pars à Phuket pour l’anniversaire de Mikki. Une semaine de bootcamp entouré de mecs bien plus forts que moi. Deux workouts par jour (voir video). Et moi, clairement le plus faible du groupe. Mais j’ai pris une claque positive. Gain de performance hallucinant en très peu de temps.
Avant la course : préparation technique
Quand tu fais un Ironman ou un ultra, la préparation technique et matérielle est cruciale. Si tu oublies un ravito ou que tu ne consommes pas assez de calories, tu le payes très cher. Sur un Hyrox, c’est différent. L’effort est plus court (environ 85 min en catégorie Pro), mais il y a quand même une vraie prépa à faire.
Elle repose sur deux éléments :
connaître la structure exacte des enchaînements et les règles de chaque mouvement,
construire ta stratégie de course (timing, effort, rythme).
Je ne vais pas rentrer dans le détail, car le site Hyrox est très bien fait. Mais je le dis clairement : lisez le mode d’emploi. Les arbitres sont stricts. Ce n’est pas freestyle.
Ma stratégie était simple : ne pas me cramer dès le début et être le plus constant possible sur le run. Lors de ma première simulation d’un Hyrox complet à R2 avec mon coach, je suis parti trop fort sur le sled push… et j’ai explosé. Impossible de récupérer. Résultat : 1h47. Soit 30 minutes de plus que mon objectif. Un enfer (voir l’activité sur strava)
J’aime bien cette analogie : ton corps, ce n’est pas une voiture, c’est un iPhone. Si tu arrives à 0 % de batterie, tu ne peux pas faire le plein et repartir à fond immédiatement. Tu remontes doucement. Il te faut du temps. Et parfois, tu restes bloqué en “mode économie”.
Sur un Hyrox, c’est la même chose. Si tu fais le malin sur le sled push pour gagner 2 minutes, tu risques d’en perdre 10 derrière. Gérer ton effort, c’est la clé.

Le jour J : zéro stress, max de fun
J’apprends que je suis dans la vague de 19h50. Mes deux potes sont dans celles de 20h et 21h. Franchement, c’est tard, mais je ne vais pas me plaindre. Je préfère ça qu’un départ d’Ironman à 6h du matin.
On arrive au Grand Palais… et c’est dingue. L’endroit est gigantesque. On tombe sur les vagues duo femmes qui courent autour des stations. Des centaines de nanas à fond. L’ambiance est électrique.
On fait le tour des tribunes pour repérer les emplacements, comprendre la logique du parcours, et surtout comment fonctionne la fameuse “In-Out zone”.
À 19h30, je file dans la warm-up zone pour m’échauffer. Pas très utile à vrai dire : on commence avec 1 km de run, 1 km de SkiErg, 1 km de run. L’échauffement est inclus.
19h45 : j’entre dans le sas Red Bull avec 30 autres mecs en catégorie Pro. La moitié sont torse nu. J’hésite. Finalement, je garde mon débardeur Hyrox acheté pour l’occasion Il est classe.
19h50 : top départ. C’est parti pour 90 minutes de souffrance à haute intensité résumé en vidéo ci-dessous !
Et maintenant ?
D’abord, je savoure. J’ai explosé mon objectif, et ça fait du bien. Je visais moins de 80 minutes, je termine en 78. Clairement au-dessus de mes attentes.
Mais comme toujours… une fois que t’as passé une ligne, tu regardes déjà la suivante.
Je sais maintenant qu’il faut être sous les 70 minutes pour rentrer dans le top 10 % mondial de ma catégorie d’âge. Alors je pense que je vais continuer sur l’Hyrox et viser ça en octobre prochain à Paris.
Gagner 8 minutes, c’est un vrai challenge. Je pense pouvoir en récupérer 4 sur la course, en bossant encore plus mon rythme. Et le reste viendra des stations, où je suis encore trop lent — notamment sur le sled push, clairement perfectible.
Autre bon signe : j’ai plein d’amis autour de moi qui s’y mettent. Si toi aussi, écris moi sur Instagram ! C’est motivant, ça crée une émulation. Et j’espère aussi que ma copine fera le prochain Hyrox avec moi en duo (open) !
Allez, j’y retourne.
J’ai testé le VO2 max : le secret des sportifs de haut niveau
Aujourd’hui, j’écris le DailyMax 174. La toute première édition remonte au 29 mai 2020, et à l’époque, le format était complètement différent (voir la newsletter #001). Le rythme aussi ! Je m’étais engagé à écrire tous les jours à 11h11 du matin. J’ai tenu ce cap pendant 100 jours avant que le rythme ne se détériore, inversement proportionnel au décolla…
Bravo à toi, c’est sympa de lire tes challenges / prépas