Écrire 100 newsletters en 200 jours : mon retour d'expérience en 4 conseils pratiques
1% better every day at 11:11am - DailyMax #100
Le 29 mai 2020, je mettais en ligne la toute première newsletter DailyMax avec pour objectif d’en sortir une tous les jours. Ambitieux le garçon ! 200 jours plus tard, vous êtes en train de lire la numero #100. On est donc sur une réussite à 50% de l’objectif.
La question à se poser est la suivante : est-ce un échec d’avoir mis 2x plus de temps à atteindre l’objectif ou est-ce un succès d’avoir réussi à produire 100 newsletter en 6 mois ? Les deux mon colonel !
Revenons sur l’origine du challenge
En début d’année, je suis tombé sur le phénomène “Substack”, une nouveauté en provenance des États-Unis (pour changer) qui s’apprêtait à envahir l’Europe (et nos boites emails). La promesse de la plateforme est claire : “Substack makes it simple for a writer to start an email newsletter that makes money from subscriptions.”
J’ai tout de suite accroché avec le concept sauf qu’il y avait un obstacle de taille : je ne sais pas écrire et je fais (encore) beaucoup de fautes de français. Pour ceux qui me suivent depuis longtemps, vous savez que mon format préféré est la vidéo. Je raconte tout plein de choses face caméra > ICI < !
Aurais-je peur d’écrire ?
Je commence par me créer un compte, réserver mon nom de domaine… mais rien ne se passe. J’aime partager, je m’interesse à de nombreux sujets, et cela ne me pose aucun problème en vidéo… et pourtant je tourne autour du pot sans arriver à me lancer.
Je décide donc de m’auto-appliquer ma propre méthode HTAEWM” ! On commence par définir un objectif mesurable (et ambitieux!) de 100 newsletters en 100 jours et on met en place le système pour y arriver.
CONSEIL N°1 : Si vous êtes dans l’inaction depuis plusieurs jours, revoyez votre objectif à la baisse et rendez le mesurable avec une date de début et une date d’arrivée. Le plus important, c’est de faire le premier pas !
Pourquoi 100 newsletter en 100 jours ?
On visualise bien qu’en allant à la salle de sport tous les jours, on deviendra sûrement un jour “en forme”. On visualise aussi bien qu’en allant s’entrainer tous les jours, on aura (normalement) des résultats plus rapides que celui qui s’entraine 1 fois par semaine. Et bien, je suis convaincu que c’est la même chose pour la créativité !
Comme le disait Michel Ange : “L'art naît de la contrainte et meurt dans la liberté”. Sortir tous les jours un contenu est une contrainte créative qui dope votre courbe d’apprentissage et annihile les excuses crées par votre cerveau (pour ne pas y aller!)
Le 29 mai 2020, je me réveille avec l’objectif de sortir la newsletter dans la journée. Il me faut donc un format court avec un fort ratio visuel/texte. Je pars sur l’idée d’une newsletter avec 11 contenus envoyés tous les jours 11h11 pour devenir 1% meilleur. Oui, j’aime bien les chiffres ronds et “conceptualiser” les choses.
Je suis en Australie à ce moment et j’imagine ma vie future en anglais, donc je décide de me rajouter une contrainte : écrire 100% en anglais. Pour être honnête, c’était aussi une combine pour passer par Deepl et limiter les potentiels fautes de français.
La journée passe et je me rends vite compte que la barre des “11 contenus par jour” est beaucoup trop haute. Cela me prend 2 heures pour trouver les premiers contenus. Je décide de réduire à 6 contenus : 1 idée à moi + 1 citation à partager + 1 article à lire + 1 personne à suivre + 1 question à se poser + 1 workout à faire.
Demain 11h11, on se lance !
Je me prépare les 2 premieres newsletters que je mets en ligne sans les envoyer. Cela me rassure de s’avoir qu’il y aura un peu de contenus lorsque je shooterai la 3ème newsletter (et donc la 1ère en quelque sorte).
Le 03 juin 2020 à 11h11, le premier dailymax arrive dans la boite email de mes contacts gmail ! Excitation. Premiers feedbacks. Premières itérations. Et surtout pas le temps de niaiser ! Demain 11h11, il faut sortir une nouvelle newsletter. Je prends ma matinée pour créer la numéro 4 et l’après-midi pour la numéro 5 histoire de prendre un peu d’avance.
Je garde le rythme pendant une dizaine de jours et je suis de plus en plus efficace (l’intérêt de s’entrainer tous les jours!). Au bout de la 3ème semaine, je sens que cela devient compliqué de garder le rythme. Je loupe de plus en plus l’heure prévue pour envoyer plus tard dans la journée.
Le 1er juillet, pour la première fois, la newsletter ne sortira pas.
Je vais mettre 2 jours à remonter en selle. On le sait bien, pour maintenir une habitude, on ne peut louper 2 jours de suite, sinon vous envoyez un signal à votre cerveau que cela n’est pas si important que cela.
La preuve avec la visualisation suivante. Dès le premier loupé (2 jour de suite), on voit bien que la routine était cassée. Je n’arrivai plus à repasser au dessus des 10 jours “in-a-row”. À noter : j’ai la chance d’avoir une bonne résilience face à “l’échec” ce qui m’a permis de continuer mais c’est une situation à éviter.
CONSEIL N°2: essayer de définir un objectif le plus élevé possible MAIS que vous pouvez tenir le plus longtemps possible. Attention, relisez bien cette phrase pour bien la comprendre. Mieux vaut donc partir avec un objectif “réaliste” et revoir vos exigences à la hausse tous les 2 ou 3 mois par exemple.
Amélioration continue : de 150 mots à 1500 mots par newsletter !
Sur les 200 jours, ma newsletter a considérablement évolué. Sur les 30 premières, je concentrais mes efforts sur le choix des contenus à mettre en avant et moins sur “mon idée”. En analysant les chiffres (nb d’ouvertures, nb de clics,..) que le choix de l’idée pouvait faire varier le succès d’une newsletter du simple au double.
J’ai remarqué aussi que plus je travaillais la première partie de la newsletter dédiée à mon “idée personnelle”, plus les retours étaient bons . Naturellement, newsletter après newsletter, cette partie a pris plus de place, passant d’environ 150/200 mots à 1500 mots (soit x10!)
Toutes les 5 newsletter, je prends le temps d’analyser les clics après ouverture, pour voir les blocs qui ne cliquent pas (ou peu). Je teste ainsi régulièrement des nouvelles versions (cf photo ci-dessous), en changeant les titres, les photos ou carrément le bloc en entier.
Autre exemple : pour la newsletter #074, j’ai quitté l’anglais pour repasser en français. Plus challengeant pour moi, mais le nombre d’ouverture a explosé ! J’ai gardé pendant 3 semaines les autre blocs de la newsletter en anglais ne voulant pas me faire à l’idée. Un mauvais compromis. Je me suis enfin rendu à l’évidence que la majorité des personnes qui me suivent… sont français !
C’est pour cela, que je recommande souvent d’aller voir les premiers essais des personnes qui nous inspirent. Par exemple, consommer toutes les newsletters des “meilleurs” peut être une bonne source d’inspiration mais cela peut surtout se transformer en “pression” pour ne rien faire du tout (cf conseil suivant).
CONSEIL N°3 : Il n’y pas de minimum en terme de qualité pour se lancer, chacun commence où il veut. Votre premiere newsletter peut contenir 10 lignes, et la 100ème être un véritable roman. Ce qu’on cherche est une courbe de progression constante et rapide.
Écrivez pour vous d’abord, pour vos abonnés ensuite.
Pour conclure, je vais sonner un peu cliché, mais c’est vrai : faites vous plaisir avant tout ! Personnellement, j’écris pour me faire plaisir, pour m’aider à synthétiser ce que j’apprends au quotidien et surtout pour améliorer mon écriture et mon français !
Si vous prenez du plaisir, cela se ressentira et vos chiffres augmenteront naturellement. Vouloir optimiser “son produit” est une bonne chose, mais se focaliser uniquement sur “les indicateurs de succès” est (selon moi) une mauvaise stratégie.
Je suis content d’avoir un nombre d’abonnés qui augmente tranquillement. (cf graph). Mon focus reste le taux d’ouverture (environ 20% en ce moment) pour m’assurer que le choix de mes sujets est pertinent et attise la curiosité de mon audience.
Dernier point : écouter les retours de vos abonnés est une bonne chose, mais tous les prendre en considération n’est forcement pas une bonne idée. Il y a aura toujours une personne pour vous dire “comment faire” ou plutôt “comme il/elle ferait lui/elle”. La critique constructive, c’est top. Gardez votre cap, aussi.
CONSEIL N°4 : ne soyez pas trop romantique avec votre concept de newsletter. Si vous ne prenez plus de plaisir au bout de 10 ou 15 newsletters, changez de concept ! Si vos abonnés n’aiment pas la nouvelle orientation, ils se désabonneront naturellement. À moins que vous soyez passer en mode payant, il n’y a rien qui vous oblige à rester bloqué dans une direction qui ne vous convient plus.
UNE CITATION À PARTAGER
“Quand le sommeil abonde, les esprits fleurissent. Quand il vient à manquer, ils fanent.” - Matthew Walker