La force d'un nom d'entreprise réside souvent dans le concept qu'il incarne, et non dans le nom lui-même. Des géants comme Google, Spotify, Netflix, ou Nike nous sont chers non pas pour leurs noms, mais pour la valeur qu'ils apportent. Bien entendu, choisir un nom réfléchi, lisible, et pertinent pour votre activité est un avantage indéniable.
Tout ça pour dire que l’origine du nom Timeleft remonte à bien plus longtemps qu’on ne le pense, et qu’on a décidé de garder ce nom, malgré les évolutions successives du produit.
Aujourd'hui, je vous invite à découvrir l'histoire derrière le nom "Timeleft", un nom qui peut sembler sombre à certains, mais qui, à mon sens, est façonné par ceux qui le portent.
30 Ans : La Question Qui a Tout Changé
Au lendemain de mes 30 ans, sans trace de mélancolie, une question m'a traversé l'esprit : combien de temps me reste-t-il à vivre ? Une interrogation légitime, mais rarement formulée.
Une recherche Google, pragmatique et un peu brutale, m'informe que, selon les statistiques liées à mon année et pays de naissance, il me reste environ 600 mois à vivre. Comment en arrive-t-on à cette conclusion morose ? Simple.
Si vous appartenez à ma génération et vivez en Europe, votre espérance de vie moyenne se situe autour de 80 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes, avec des variations en fonction de facteurs de santé.
Cette prise de conscience que ma vie est limitée m'a profondément marqué. Coïncidence ou destin, cela s'est produit pendant l'année de la vente de ma société à TF1, juste avant mes 31 ans. J'ai alors commencé à réfléchir à ce que je voulais faire du "temps qu'il me reste" - en anglais, "time left".
Février 2018 : La Découverte d'un Blog Révélateur
En plein earn-out de ma société, mon associé et moi n’avons plus qu’un seul objectif : bien finir les choses. On bosse beaucoup, mais je commence à m’octroyer de plus en plus de temps pour réaliser les petits challenges de ma bucket list, écrite après la claque dans la tronche.
C'est à ce moment-là que je suis tombé sur le blog renommé "Waitbutwhy", célèbre pour son approche unique de la vie, mondialement connu depuis le TEDx de son auteur aux 54 millions de vues. Un article en particulier, intitulé "Your Life in Weeks", a capturé mon attention en offrant une perspective chiffrée de l'existence.
Cette idée m'a tellement fasciné que j'ai créé mon propre tableau à la maison, marquant chaque mois écoulé avec une petite gommette noire. Ce rituel mensuel (voir la video) m'a fait réaliser à quel point le temps passe rapidement et combien la fin de notre vie n'est pas si éloignée.
2019 : Évincé de ma propre société, début de ma seconde vie.
Il existe une citation qui dit : "Votre seconde vie commence quand vous réalisez que vous n'en avez qu'une." Cette phrase a pris tout son sens pour moi le 15 octobre 2019, jour où j'ai été évincé de ma propre entreprise par mon actionnaire majoritaire. Après une décennie à sa tête, cette séparation soudaine et sans émotion s'est produite en quelques jours seulement, du mardi au vendredi de la même semaine.
Je n'élaborerai pas sur les détails douloureux de cette séparation, mais si vous êtes en train de vendre votre société ou dans une phase d'earn-out, je vous invite à lire un article que j'ai publié sur Medium (lire l’article) où je partage mes apprentissages de cette expérience.
Les deux mois qui ont suivi furent une période de batailles juridiques et d'émotions intenses, similaires à des montagnes russes. Je me suis retrouvé sans entreprise, moi qui ai été entrepreneur depuis l'âge de 18 ans. Soudainement, je n'avais plus rien à faire, après des années à travailler 90 heures par semaine. Mais le plus difficile a été de perdre mon identité. Sans mon entreprise, je ne me reconnaissais plus en tant qu'entrepreneur.
Tout a changé lors d'un déjeuner, où une idée m'a été suggérée (voir la vidéo) : rencontrer et prendre un café avec 100 inconnus. C'était un défi que j'ai accepté et accompli en quelques mois. Vous pouvez trouver la liste complète de ces rencontres sur mon blog, ainsi que les bénéfices que j'en ai tirés dans cette newsletter.
Au fil de ces cafés, j'ai découvert que je n'étais pas le seul à me sentir perdu. Beaucoup d'entre nous semblent avoir oublié de rêver, étouffés par le quotidien. C'est alors qu'une nouvelle idée de startup a commencé à germer dans mon esprit, se concrétisant dans un premier mockup sur papier le 9 décembre 2019 (à gauche).
La fin de l'année 2019 approche. La veille de Noël, un accord a été trouvé avec TF1, mettant fin à notre conflit et clôturant ce grand et intense chapitre de ma vie. J'ai passé Noël en famille, puis le surlendemain, je me suis envolé pour l'Australie, pour tenter de réaliser mon premier rêve : voyager seul pour plus de 30 jours.
(Note : Ces 30 jours se sont finalement transformés en 700 jours, merci le Covid!)
Avril 2020 : Le Lancement de Timeleft.com (précédemment tmlft.com) depuis Bondi Beach
En avril 2020, alors que le monde entier était paralysé par la pandémie de Covid-19, je me trouvais sous le soleil australien, vivant ce que je considère comme les meilleurs moments de ma vie. Je réalisais un à un les rêves listés dans mon "bucket list" : une retraite silencieuse de 10 jours, un tour de la Nouvelle-Zélande à vélo pendant 12 jours, et la dégustation des meilleurs pancakes au monde.
Me trouvant probablement dans l'un des meilleurs endroits pour vivre le début de cette pandémie (j'ai eu la chance de ne pas avoir à me confiner durant toute cette période), j'ai cependant ressenti une tension croissante sur les réseaux sociaux. Certains me reprochaient de vivre pleinement ma vie alors que le reste du monde était en pause. Ces réactions m'ont poussé à réfléchir et à agir.
En constatant ce qui se passait sur les réseaux, j'ai réalisé qu'il était temps de concrétiser mon idée d'une plateforme dédiée aux "bucket-lists". J'ai alors contacté la seule personne à qui j'avais ouvertement dit “si je remonte un projet, tu sera le premier au courant”, pour lui demander de m'aider à créer le MVP de ce qui allait devenir Timeleft.com. La première question d’Adrien fut simple mais existentielle : “Ok, mais as-tu un nom pour ce concept ?”
A force de médiatiser ma bucket list, et des séances de coaching pour aider des centaines de personnes à se reconnecter avec leurs véritables aspirations, une question provocatrice mais efficace m'avait toujours guidé : “Que veux-tu faire du temps qu’il te reste à vivre ?”
Le nom Timeleft s'est alors imposé à moi comme une évidence, même s'il était moins évident pour les autres…
1er mai 2021 : on passe un cap !
Depuis longtemps, "faire un tatouage" figurait sur ma bucket list, mais je doute que j'aurais franchi le pas en restant dans ma routine parisienne. Cependant, à des milliers de kilomètres de là, sur la plage de Sayulita au Mexique, l'histoire fut différente.
Ce jour-là, j'ai décidé de réaliser mon premier (et probablement dernier) tatouage sur mes deux avant-bras. Ce tatouage symbolise le temps qui passe et le temps qu'il me reste à vivre. Chaque année, j'ajoute un point pour doubler la ligne, une pratique qui me rappelle quotidiennement que la vie est courte et que je m'approche de la moitié de mon existence.
Pour ceux qui sont curieux de connaître l'histoire détaillée derrière ce tatouage, j'ai partagé mes réflexions dans une newsletter spéciale, disponible ci-dessous.
Pour conclure, vous l’aurez compris, Timeleft est un nom qui signifie bien plus que mon projet professionnel. C’est avant tout un état d’esprit… et mon tatouage ! J’arrive à la limite autorisé de cette newsletter, donc pour la suite de l’histoire de Timeleft, je vous laisse cliquez ci-dessous.